Un jour je grimperai au sommet d'une tour
Muni d’un porte-voix et de quelques feuillets
Arrivé sur le toit quelque peu essoufflé
Je prierai les passants d'écouter mon discours
Alors le cœur battant et la gorge nouée
Tremblant de tout mon corps dans la fraîche atmosphère
Je déplierai mon texte et d'une voix bien claire
Je le déclamerai avec solennité
Oh rien de syndical, pas de but politique
Pas de garde d'enfant à vous revendiquer
Pas d'ami prisonnier à faire libérer
Pas de pleurnicheries autobiographiques
« Mesdames et messieurs, dirai-je au haut-parleur
« Je vais vous réciter quelques alexandrins
« Ils ne sont pas d’Hugo, ni de Jean Richepin
« Car ils sont nés hier de votre serviteur »
Et là sous les sifflets des agents de police
Sous les spots aveuglants des gyrophares bleus
Face à l’hélicoptère qui descendrait des cieux
Devant la grande échelle des pompiers de service
Enfin je pourrai dire à ce monde interlope
Qui jamais ne m’ouvrit les portes du succès
« Ecoutez jusqu’au bout et si vous approchez »
Me penchant dans le vide alors je crierai : « stop ! »
[silence]
« Attendez un instant monsieur le commissaire
« Il me reste trois vers qui m’échappent un peu
« Laissez-moi les trouver dans le noir de vos yeux
« Je vois sur votre tête un fond de Baudelaire
[nouveau silence]
Ce soir-là, je le sais, je serai poursuivi
Et tandis que j’aurai affaire aux inspecteurs
Mon poème sera étudié au vingt-heures
C’est ce que l’on appelle un plan comm réussi
Muni d’un porte-voix et de quelques feuillets
Arrivé sur le toit quelque peu essoufflé
Je prierai les passants d'écouter mon discours
Alors le cœur battant et la gorge nouée
Tremblant de tout mon corps dans la fraîche atmosphère
Je déplierai mon texte et d'une voix bien claire
Je le déclamerai avec solennité
Oh rien de syndical, pas de but politique
Pas de garde d'enfant à vous revendiquer
Pas d'ami prisonnier à faire libérer
Pas de pleurnicheries autobiographiques
« Mesdames et messieurs, dirai-je au haut-parleur
« Je vais vous réciter quelques alexandrins
« Ils ne sont pas d’Hugo, ni de Jean Richepin
« Car ils sont nés hier de votre serviteur »
Et là sous les sifflets des agents de police
Sous les spots aveuglants des gyrophares bleus
Face à l’hélicoptère qui descendrait des cieux
Devant la grande échelle des pompiers de service
Enfin je pourrai dire à ce monde interlope
Qui jamais ne m’ouvrit les portes du succès
« Ecoutez jusqu’au bout et si vous approchez »
Me penchant dans le vide alors je crierai : « stop ! »
[silence]
« Attendez un instant monsieur le commissaire
« Il me reste trois vers qui m’échappent un peu
« Laissez-moi les trouver dans le noir de vos yeux
« Je vois sur votre tête un fond de Baudelaire
[nouveau silence]
Ce soir-là, je le sais, je serai poursuivi
Et tandis que j’aurai affaire aux inspecteurs
Mon poème sera étudié au vingt-heures
C’est ce que l’on appelle un plan comm réussi